Le mot gemme provient du latin « gemmae », qui signifie à la fois bourgeon et pierre précieuse.

La gemmothérapie est une branche de la phytothérapie qui utilise les bourgeons, les jeunes pousses de plantes et radicelles. Contrairement à la phytothérapie, qui se sert des éléments adultes de la plante (feuilles, fleurs, écorces, racines, plante entière).
La gemmothérapie se distingue en employant la partie embryonnaire d’un végétal.

Ces tissus embryonnaires contiennent un trésor de substances actives : facteurs de croissance (qui disparaissent dès la formation de la chlorophylle), enzymes, vitamines, acides nucléiques pour l’information génétique (ADN et ARN), hormones végétales, substances que l’on trouve sous forme de traces dans les plantes adultes.
En effet, les principes actifs ne sont pas toujours les mêmes dans la plante et dans la forme bourgeons : Flavonoïdes, Acides phénols, Rutine, Isoquercetine, Acide chlorigénique, Astragaline.

La gemmothérapie utilise le totum de la plante sous sa forme embryonnaire où les bourgeons et les jeunes pousses renferment toute l’information du totum de la plante : racines, tige, feuilles, fleurs et même graines d’où l’appellation de phytothérapie globale. (Réf Philippe Andriane « la gemmothérapie »)

Le bourgeon (du latin burrio, burrionis, de burra « bourre », à cause de l’aspect pelucheux du bourgeon). Organe situé le plus souvent à l’extrémité d’une tige, soit à l’aisselle d’une feuille et comprenant un point végétatif entouré d’ébauches de feuilles ; bourgeons à fruits, à fleurs, à bois, à feuilles. Le bourgeon assure la croissance et la ramification des tiges : c’est le débourrement

La gemmothérapie : une histoire très ancienne

Elle est utilisée depuis des milliers d’années en médecine ayurvédique et en médecine traditionnelle chinoise.

En Occident, Sainte Hildegarde de Bingen (XI et XII eme siècle) utilise les bourgeons de pomme, de tilleul, de cassis, de frêne…

1790 Goethe fait paraître « la métamorphose des plantes » (Ed Triade)

1880 Darwin observe le phototropisme (excitation perçue au sommet d’un graminée et transmise vers la base de la plante)

1926 Went découvre une substance active sur la croissance cellulaire végétale qui est appelée « Auxine » ‘ de Auxein = croître) Auxine= (Indol acetic acid, aujourd’hui synthétisée), classée comme hormone végétale. Il met au point un test biologique pour déterminer la teneur en auxine.

1970-1990 Etudes sur le mode d’action de l’auxine dans le phénomène de grandissement cellulaire et développement des substances à action auxinique en agriculture.

1959 Le Dr Pol Henry, médecin bruxellois, crée la méthode en 1959 et publie ses travaux en 1970 sus le nom de « phytoembryothérapie », c’est-à-dire l’utilisation des tissus embryonnaires des plantes et des arbres.
Les bourgeons ou les jeunes pousses sont macérés dans 3 solvants (alcool, glycérine, eau) qui permettent l’extraction des principes actifs.
Chaque bourgeon est en lien avec un bilan biologique précis et si ce profil biologique est celui d’un patient, le bourgeon correspondant est conseillé.
À l’époque, on associait les bourgeons à des sels chimiques. Le premier bourgeon qu’il a étudié est le Betula pubescent pour le drainage hépathique et en particulier celui des cellules de Kupfer.

Max Tetau donne ensuite à cette méthode le nom de « gemmothérapie » terme adopté aujourd’hui.

Principe actif biochimique des bourgeons

Au cours de l’embryogenèse chez les plantes, une structure simplifiée est mise en place, qui comprend une population de cellules embryonnaires indifférenciées végétales aptes à se différencier en tissus et organes jusqu’à la transition florale : le méristème.
On distingue dans ce méristème deux populations de cellules souches : le méristème caulinaire ou apical (sur la longueur des tiges et dans les bourgeons) et le méristème racinaire (à l’extrémité des racines).

Les bourgeons ont un fonctionnement discontinu : lorsque les conditions ne sont pas favorables (par exemple l’hiver) ils « dorment » » et ils commencent leur activité au printemps alors qu’ils se sont formés l’été précédent : c’est « la dormance ».

La formation des bourgeons est dépendante de plusieurs hormones végétales, activent à faible dose, qui régulent la croissance de la plante : les auxines, les cytokinines, les gibérellines et l’acide abcissique.

Les macérats de bourgeons sont alors obtenus en faisant macérer ces tissus embryonnaires dans un mélange eau-alcool-glycérine pendant 20 jours (ou s’il s’agit de la méthode Plocher entre 1 et 3 mois selon les plantes revitalisées afin d’en augmenter la potentialisation des principes actifs).
Chaque macérat de bourgeons va agir en profondeur, sur le terrain, en rééquilibrant certains processus physiologiques déréglés.

Mes remerciements à Madame Danielle Boussard pour ces extraits tirés de son catalogue « Le langage des bourgeons au service de l’équilibre corporel »