La phytothérapie désigne le traitement fondé sur les extraits de plantes et les principes actifs naturels. Ce mot vient du grec « phytos » qui signifie plante et « therapeuo » qui signifie soigner. C’est l’une des formes de traitement les plus anciennes.

« Les prairies et les vallons, les montagnes et les collines sont des pharmacies »
Paracelse

Les plantes médicinales : une histoire très ancienne

Le premier texte connu sur la médecine par les plantes est gravé sur une tablette d’argile, rédigé par les Sumériens en caractères cunéiformes 3000 ans av. J.-C

Sur tous les continents y compris en Europe les plantes représentent l’essentiel de la pharmacopée jusqu’à la fin du xixe siècle. Encore largement utilisées après la Seconde Guerre mondiale, elles furent ensuite supplantées par les médicaments de synthèse.
En France, le diplôme d’herboriste a été supprimé en septembre 1941 par le gouvernement de Vichy. De 4 500 herboristes en 1941, ils sont désormais une dizaine tandis qu’en Allemagne ou en Italie, on compte plusieurs milliers d’herboristes.

Quelques notions de botanique 

Le nom commun, le nom botanique, la famille, le genre, l’espèce, la partie utilisée et le pays d’origine déterminent la dénomination de la plante. Racines, tiges, écorce, feuilles, fleurs, fruits peuvent être utilisés.

La plante grandit avec de l’eau, des sels minéraux, de la lumière solaire qu’elle utilise pour réaliser la photosynthèse indispensable(pour fabriquer à partir du gaz carbonique et de l’eau, les glucides qui emmagasinent l’énergie nécessaire à la vie. Cette synthèse de composés organiques conduit au rejet d’oxygène dans l’atmosphère.)

Les différents constituants des plantes 

La membrane pecto cellulosique, qui donne la rigidité au végétal et maintien le milieu intracellulaire en place,

Les métabolites primaires sont des substances nutritionnelles qui peuvent être très actives pour la santé, elles ont un rôle énergétique, métabolique et structurant et sont représentées par des glucides, lipides, protéines, vitamines, oligo-éléments, acides aminés, sucres.

Les métabolites secondaires permettent l’adaptation à l’environnement extérieur, ont un rôle de défense, de communication et de protection, grâce aux composés phénoliques, terpènes, alcaloïdes, bases xantiques, acides aminés.

Les formes et préparations galéniques des plantes 

Les tisanes :

L’infusion : verser l’eau bouillante sur la plante et laisser infuser 10 à 15 minutes.

La décoction : faire bouillir l’eau, ajouter les plantes, poursuivre l’ébullition quelques minutes suivant la partie de la plante (écorce, racines, fruits, tiges plus épaisses, certaines feuilles) soit 10 à 60 minutes. Par exemple une décoction de tilleul pendant 10 minutes est calmante, alors qu’au-delà elle devient excitante.

La décoction-macération : La plante reste en contact avec l’eau plusieurs heures, après la décoction.

La macération simple : laisser macérer sans chauffer. Prévoir 3 à 4 cuillères à soupe par litre.

Les poudres :

Le totum : désigne la globalité d’une plante, l’intégralité de ses principes actifs afin d’en conserver tous les bienfaits, le totum d’une plante est supérieur à celui de ses constituants.

C’est principalement la mise au point du cryobroyage qui a permis de préserver l’intégralité des principes actifs d’une plante qui consiste à pulvériser de l’azote liquide à −196 °C sur la partie active d’une plante et de la broyer à froid, évitant les dégradations par le chauffage et le séchage. Contrairement à la chaleur, le froid n’endommage pas la structure enzymatique des plantes.

Les comprimés : constitués de poudre compressée et d’un agglomérant.

Les gélules : avec 2 coques, existent gastro-résistantes au Hcl de l’estomac.

Les extraits (plantes extraites avec des solvants)

Les plantes médicinales peuvent être utilisées sous forme fraîche, sèche ou stabilisée ; dans ce dernier cas, les problèmes de fermentation et d’oxydation qui pourraient nuire à la qualité de la plante sont neutralisés par l’action de l’alcool ou de la chaleur.

Les extraits sont des préparations obtenues à partir de trempage dans un liquide (solvant). Après évaporation du solvant (eau, alcool, éther, propylèneglycol), on obtient un extrait dont la consistance sera fluide, molle ou sèche.

L’eau
Permet d’extraire les dérivés hydrosolubles : tanins, sels minéraux, flavanoïdes et minéraux, certains acides.

L’alcool
Permet d’extraire les alcaloïdes, hétérosides, glycosides, certains acides.

La glycérine
Permet d’extraire les huiles essentielles, les flavonoïdes et vitamines liposolubles, certains acides.

– Les suspensions intégrales de plantes fraîches (SIPF) sont des solutions hydro-alcooliques (tirage : 30°) où sont inclus des extraits de plantes vivantes. Ne subissant ni filtrage, ni chauffage, les plantes gardent donc la totalité de leurs principes actifs (leur totum), hautement qualitatif.

– Les extraits de plantes fraîches (EPF) Extraction hydro-alcoolique, se conserve à vie.

– Les extraits de plantes standardisés (EPS) et glycérinés. Extraction à l’eau et alcool, qui va disparaître par déshydratation, produit conservé dans la glycérine, ne contient plus d’alcool, il peut donc être donné aux enfants et la femme enceinte

– La teinture mère, macération dans l’alcool, se conserve à vie.

– Les macérâts glycérinés sont élaborés à partir de bourgeons ou de jeunes pousses fraîchement cueillis (moins de 2 heures) : c’est la gemmothérapie, ces macérats se conservent au frais, à l’abri de la lumière en refermant le flacon après utilisation.

– Les elixirs, Les vins médicinaux sont obtenus par distillation de plantes fraîches ou sèches, macérées dans l’alcool. Il est administré sous forme de gouttes diluées dans l’eau, en raison de sa forte teneur en alcool.

– Les sirops

– Les miélites, miel comme base = hydromèle

– Les macérâts huileux Mettez les plantes ou parties de plantes dans un bocal, sans tasser. Complétez avec de l’huile, jusqu’à couvrir les plantes. Pour prolonger la conservation et éviter le rancissement de l’huile, vous pouvez ajouter de quelques gouttes de vitamine E lors de la préparation. Les macérats se conservent au frais.

Mes remerciements à Madame Carole HISS
Extraits tirés de son cours de phytothérapie pour la formation de naturopathe au CFPPA.